Il est 23h09 et ma mère est à l'hôpital.

Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas peur. Une sorte d'acceptation. Mon corps réagit à l'angoisse. J'ai mal à l'estomac, j'ai vraiment envie d'une cigarette mais je sais que si je fume, je risque de vomir. Donc je ne fume pas. Pas de cendrier devant le clavier ce soir. Mais mon esprit est relativement zen. J'ai pas envie de tourner en rond. J'ai pas envie de pleurer. Mais je prendrai quand même un demi Lexomil avant de dormir. On ne sait jamais.

Ma mère est allée à sa consulte mensuelle chez son oncologue. Cette dernière s'est récemment fait remonter les bretelles par l'infirmière Véronique qui s'inquiète de l'état de santé de ma mère (voir mon post "j'accepte les sourires"). L'oncologue a envoyé ma mère aux urgences. Examens du sang, et de la jambe car on craint une phlébite. Scanner, échographie, radios. Et on attend. Ma tata Skelettor et ma tante C. sont sur place. On attend. Un coup de fil, des nouvelles. Ma tata S. a fait tout un cirque pour qu'ils ne renvoient pas ma mère à la maison à trois heures du matin. Ils en sont cap. Les urgentistes sont des ploucs. Expérience en a été faite en octobre.

J'espère que le choc ne sera pas trop rude. Pour l'instant, mon calme presque olympien m'étonne moi-même.

Il est 23h17 et ma mère est à l'hôpital. Et il y a un mois, j'ai allumé un cierge dans la chapelle de cet hôpital, même si je ne crois pas en Dieu.

Il est 23h23, ma tata S. vient d'appeler. Ma mère a un problème de "trombose". Une histoire de caillots, de sang. Elle reste à l'hôpital pour cette nuit, et elle rentre à la maison soit demain, soit dans quelques jours.

Je me sens toute bizarre. J'ai envie de pleurer, de fumer, de boire un whisky et de prendre mon Lexomil.

Et je voudrais, oh oui, je voudrais vivre au-delà de tout ça.

Sniff.