des phrases comme ça...

Cette nuit, j'ai fait le premier rêve de ma mère depuis mes vacances à Dunkerque. J'ai revécu la peur, la culpabilité, la mort. J'ai été heureusement réveillée par ce putain de téléphone qui me cornait aux oreilles qu'il voulait être DECROCHE, bordel! J'ai été du coup un peu dans le flou toute la matinée. J'avais mes petites voix intérieures qui se castagnaient grave: l'une disait: "c'est fini, maintenant. C'était juste un cauchemar. Tout ça, c'est du passé.", et l'autre qui répondait: "Mais c'est ma mère, bordel!". Je ne sais pas trop où me placer par rapport à tout ça, à mesurer à quel point je fais du misérabilisme, ou au contraire à quel point je suis insensible. J'aimerais bien que ça s'arrête. Que je ne vive plus scotchée à ces deux mois qui ont vu ma dernière part d'enfance se barrer en couille. Que je sache quelle est la meilleure conduite à adopter, et la meilleure façon de penser par rapport à tout ça.

Ceci dit, j'ai passé un bon après-midi en compagnie de ma tite Mégalomania. C'était très agréable. Discussion enjouée sur toutes sortes de trucs, la famille, la vie, les mecs, le monde du Net. Une jolie parenthèse malgré les averses par intermittence.

Et ce soir, y a une question que je me pose: pourquoi je me sens toujours coupable de ne pas pouvoir aider les gens quand ils ont des ennuis?

Hum...

À croire que le monde est un putain de hurlement dans la tête des gens.

Mots pour eux. Pour moi. Pour les autres. Pas de moi, mais des Cowboys:

Arrête de porter
Tout l'poids du destin
Sur ton dos
J's'rai encore là demain
même s'il fait pas plus beau...

Eteins le tonnerre
Qui gronde en toi ma belle Sophie
Tsé qu'on est que du monde
Et qu'le monde est petit...
Tout petit...
Trop petit...
Pour tout savoir
Pour tout comprendre
Beaucoup de choses plus grandes
Plus grandes que nous...

Même p't'-être bien que des fois
Y a tout simplement rien
Rien à comprendre...

Pourquoi si tôt elle est partie
Laissant un chagrin trop grand
Dans tes yeux
Rien à faire du bon Dieu
Quand on trouve pas les mots
Pour expliquer...

Mais arrête de pleurer
Ma belle Sophie
Dis-toi qu'il y a un ciel
Caché dans ton nuage
Et que même la peine
Que tu traînes comme un bagage
N'est pas immortelle...

(Marie-Annick Lépine)

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